vendredi 27 avril 2012

Les liaisons foireuses, ou comment le Vicomte de Valmont continue de frapper

En lisant mes précédents articles, vous avez dû vous rendre compte que les histoires que j'ai vécues ces deux dernières années n'ont pas été des plus satisfaisantes. Et que je commence à en connaître un rayon sur les fiascos sentimentaux et sur les dangereux prédateurs masculins qui rôdent en liberté dans nos bars ou nos lieux de travail. Mais jusqu'à présent, j'avais l'impression d'être la seule à vivre ce genre de choses. D'ailleurs, une réflexion que m'ont souvent faite les différents amis à qui je raconte ma vie, c'est : "Mais où trouves-tu ce genre de mecs? D'où sors-tu ces histoires?". 
A leurs yeux, je suis une sorte d'anthropologue qui part à la rencontre de monstres et à la recherche d'aventures dans le monde effroyable de la drague, afin de les délecter de mes récits incroyables. J'ai moi-même fini par ne plus croire à la possibilité d'un happy ending pour moi et à me persuader que ma vie serait faite d'une succession d'échecs plus dévastateurs les uns que les autres. J'avoue que depuis ma rencontre avec Andersen, j'ai quelque peu amélioré mes prévisions, en espérant être, pour une fois, tombée sur un mec bien. Mais, passons, et n'allons pas plus vite que le cours des choses : l'histoire nous le dira en temps voulu.

Toujours est-il que j'ai récemment réalisé que je n'étais pas la seule dans cette situation. En effet, plusieurs de mes copines m'ont raconté leurs histoires malencontreuses avec des mecs qu'elles viennent de rencontrer.
L'une, Malvina, a passé quelques soirées (cocktails, cinéma, restau) avec un homme de 32 ans rencontré sur un site de rencontres. Dans son cas, le but de la rencontre sur le Net est de cibler des hommes qui souhaitent tellement se caser dans une relation saine qu'ils sont prêts à s'engager financièrement en payant un abonnement mensuel à ce site. Très vite, l'homme en question s'est mis à lui écrire des textos régulièrement, en lui disant qu'il pensait à elle, qu'elle lui manquait. Le jour où ils deviennent amis sur Facebook (voir mon article sur les réseaux sociaux), elle découvre qu'il part s'installer à Toulouse à partir de septembre prochain. Quand Malvina lui en parle, il lui affirme que ça ne lui pose pas de problème car elle lui plaît vraiment et qu'il se sent capable de construire une relation malgré la distance. Quatre jours plus tard, ma copine m'annonce que le type a revu son ex la veille, qu'il ne sait plus où il en est, qu'il vaut mieux arrêter et "Adieu". Adieu?! Depuis quand est-il acceptable de lire "Adieu" dans un texto de nos jours? Avant de lui envoyer ce texto de rupture, il l'avait bien entendu supprimée de ses contacts Facebook.

De son côté, mon amie d'enfance Solenne, qui sort avec Julio depuis plusieurs semaines, n'a plus de nouvelles depuis quelques jours. Je suis surprise quand elle me l'annonce car je pensais que leur relation allait en s'épanouissant. Mais apparemment, Julio connaît quelques petits problèmes de confiance en lui au lit qui, malgré toute la patience dont fait preuve Solenne, le poussent à devenir distant avec elle. Alors elle attend… Elle attend qu'il se décide à comprendre ce qu'il veut, à se lâcher un peu plus dans leur histoire, à lui faire confiance. Et en attendant, elle ne sait pas si Julio est son "copain", son "plan-cul", son "futur-ex" ou un mec qu'elle aura vaguement fréquenté.

Pourquoi est-ce devenu si compliqué?...

Je me rappelle avec nostalgie le temps où l'on pouvait clamer haut et fort devant nos proches "J'ai un copain!" sans craindre d'avoir à démentir deux jours plus tard, quand on pouvait lui tenir la main dans la rue sans que cela marque un engagement effrayant, quand les seules inquiétudes que nous avions portaient sur le prochain film que nous irions voir au cinéma.
Je ne supporte plus de voir mes amies me raconter de telles histoires. Je ne supporte plus d'apprendre qu'elles ont eu à faire à un tordu, un mytho, une girouette. J'ai eu assez de Mister Draper pour réaliser à quel point les mecs tordus peuvent faire mal et causer des dégâts irrémédiables en nous. Et chaque nouvelle expérience désastreuse est un pas de plus vers le monde de Bridget Jones, des femmes blasées, pour qui n'importe quel homme qui se présente devant elles sera immédiatement présumé coupable. 
En lisant ce moratoire, vous vous dites sûrement : "Mais quelle geignarde! Quelle féministe de pacotille! Tous les hommes ne sont pas comme ça et méritent qu'on leur donne une chance". Et vous avez raison, je ne demande que ça, leur donner une chance! Mais il faut admettre qu'à notre époque, les "mecs biens" se cachent dans les rues de Paris aussi bien que Charlie au milieu de ses dessins surpeuplés. Et personnellement, je n'ai pas des centaines d'heures à perdre à chercher le bon...

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