jeudi 12 avril 2012

When in Rome

Un des romans, que vous connaissez j'en suis sure, et qui m'a énormément aidée l'année dernière à ne pas me laisser abattre par la douleur causée par Mister Draper (voir l'article Sexe, mensonges et "advertisement"), c'est "Mange, prie, aime" d'Elisabeth Gilbert. Dedans, il y a une citation qui m'a marquée et qui explique comment soigner son coeur brisé : "Vitamine E, dormir davantage, boire beaucoup d’eau, partir en voyage loin de la personne qu’on a aimé, méditer et enseigner à son cœur que cela est le destin". L'année dernière, à l'époque où Mister Draper a rompu avec moi, je suis partie quelques jours au Maroc, un pays que je ne connaissais pas. J'avais placé énormément d'espoirs dans ce voyage pour réussir à l'oublier, ouvrir mes perspectives d'avenir et ma vision des choses. Au final, la blessure était trop récente, le séjour trop court, et j'ai passé mes nuits à rêver de lui. C'est pourquoi ma foi dans la solution de l'oubli par les voyages était un peu ébranlée.

En un an, j'ai réussi, tant bien que mal, à guérir mes blessures grâce à d'autres techniques, plus ou moins convaincantes, comme fricoter avec le diable malgré les conséquences, rencontrer d'autres personnes et commencer des relations désastreuses, lire beaucoup de romans, écrire des centaines de lignes de texte pour évacuer ma peine. Et quand je me suis sentie prête, j'ai décidé de repartir en voyage. A l'heure où j'aurais dû fêter ma première année de relation avec Mister Draper, je me suis envolée pour Rome, en me disant : "En 2012, le 7 avril ne sera pas le jour anniversaire de ma chute sentimentale à Paris, mais bien le jour où je suis partie me changer les idées en Italie".

En arrivant à l'aéroport Fumiciano, j'ai pris la navette directe pour le centre de Rome, seule, assise juste derrière le chauffeur, pour apprécier encore mieux les kilomètres parcourus et qui me rapprochaient de la Ville éternelle. Mes écouteurs d'iPod sur les oreilles, la playlist en mode aléatoire, et soudain Where the streets have no name de U2. C'est exactement ce qu'il me fallait. Car ici, à Rome, les rues n'ont pas de noms pour moi, elles sont juste un nouvel horizon à découvrir, un labyrinthe dans lequel perdre mes souvenirs et en créer de nouveaux. C'est le mot, je crois : se perdre. Pourtant, je ne cherche pas totalement à me perdre. Et juste au moment où j'arrive à la gare Termini, là où me dépose la navette, et que je me sens déjà un peu trop loin de chez moi, en territoire trop inconnu, à ne pas savoir où aller, c'est là que je retrouve ma mère et ma soeur, venues m'accueillir.
Et oui, je ne pars pas seule, je pars en famille pour quelques jours à Pâques. Et je trouve extraordinaire le fait de pouvoir recréer mon cocon familial, la base de mes repères dans une ville que je ne connais pas. Sentir qu'à des milliers de kilomètres de distance de mon appartement et de la maison familiale, nous pouvons nous retrouver, nous embrasser, et nous raconter les dernières nouvelles de chacune dans un décor qui nous est étranger.

La suite? C'est quatre jours de visites, de restaurants, de fous-rires, de délires, de galères quelques fois. Colisée, Forum, Vatican, Piazza Navona, Fontana di Trevi, Pantheon, Piazza di Spagna. Spaghetti a la carbonara, bresaola, pizza con funghi e prosciutto , espresso, gelati (enfin, pas vraiment pour moi les gelati, je ne suis pas fan du sucré), et les immondes croissants du petit déjeuner fourrés à la confiture. Voilà de quoi se compose notre petite escapade.
Au final, ce furent quatre très bons jours à découvrir la capitale italienne. Mais ces vacances ont surtout réussi à confirmer mon amour pour Paris et la vie que j'y mène. En écrivant cet article dans la salle d'embarquement de mon avion de retour, je peux affirmer être heureuse de rentrer en France, où je peux trouver une terrasse de café à chaque coin de rue et des parcs publics entretenus et dotés de belles pelouses, où le métro dessert tous les quartiers et pas seulement les plus touristiques, et où les croissants dans les boulangeries sont nature (et naturellement délicieux).

Et puis, voyager pour oublier quelqu'un ou quelque chose, c'est bien. Mais voyager quand on vient de rencontrer quelqu'un, c'est un peu plus embêtant. Car on passe pas mal de temps à penser à cette nouvelle rencontre et à ce qui nous attend au retour.
A suivre…

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