vendredi 1 juin 2012

Dans un monde parfait

Comme vous le savez, ma liste, déjà longue, d'échecs sentimentaux s'est vue ajouter une nouvelle ligne récemment, suite aux remous de mon histoire avec Andersen. Cet épisode ne m'a pas plongée, comme je le craignais, dans un abîme de déprime et de remise en cause entière de ma vie. La preuve, s'il en est, que l'année qui vient de se dérouler m'a vraiment blindée (peut-être même trop…). Pourtant, ce brusque retournement de situation est très mal tombé dans le cheminement de reprise de confiance que j'avais débuté il y a quelques mois. Quand on tombe de cheval, la meilleure chose à faire, c'est de remonter immédiatement en selle et vaincre son échec. Il n'en va pas de même pour les relations amoureuses. D'une part parce qu'un coup de coeur ne se commande pas et ne se trouve pas à tous les coins de rue. D'autre part parce qu'il n'y a rien de plus stupide que d'oublier une personne dans les bras d'une autre. C'est le meilleur moyen de créer une relation instable, insatisfaisante, frustrante, et désastreuse. J'en sais quelque chose car c'est de cette façon que j'ai mené ma période de "célibat" : oublier la relation la plus sérieuse que j'ai eue dans ma vie en me jetant dans les bras de quelqu'un d'autre, puis oublier cette relation de substitution en me jetant dans les bras d'un nouvel homme et ainsi de suite.

Tout cela pour en arriver là, au même point qu'avant, un an et demi plus tard.
Pas tout à fait au même point, je vous l'accorde. J'ai appris, expérimenté, vécu, compris, évolué, grandi. Mais le fait est que chaque nouvel échec me rend de plus en plus amère, blasée et peureuse. J'ai de plus en plus de mal à avoir confiance dans les relations humaines amoureuses et dans les hommes. Et ce n'est pas faute d'en connaître un sacré nombre, aussi bien amicalement qu'amoureusement! Qu'ils aient 24 ou 39 ans, que je les rencontre au boulot, en soirée, via des amis communs, en vacances à l'autre bout de la Terre ou même dans mon groupe de musique. Qu'ils soient célibataires, en couple depuis quelques années, ou même mariés avec des enfants. Ils semblent souvent dépourvus de constance, de courage et de véritables émotions. Je sais qu'ils ne sont pas tous comme ça, bien sûr, mais c'est pourtant l'impression générale que j'ai. Car même quand on pense avoir rencontré quelqu'un de bien, qui semble équilibré, honnête, serein sur la vie et sans prise de tête, il réussit à se transformer en mine antipersonnelle qui explose en quelques heures, révélant le côté "indécis et immature" que nous n'avions pas encore décelé dans sa personnalité.

Si seulement il y avait des signes précis qu'on pouvait interpréter comme preuve de la fiabilité de quelqu'un. Je me souviens d'une phrase qu'avait dit Andersen, à l'époque où nous commencions à nous voir : "Quand une histoire se déroule bien entre deux personnes et qu'il n'y a pas de problème, ça se voit et ça se ressent non?" Je lui avais répondu qu'il avait raison, mais que ça n'était pas aussi simple que ça, et que j'avais connu trop d'histoires qui "semblaient bien se dérouler" et qui s'étaient terminé en un claquement de doigt sans véritable raison.
Dans un monde parfait, si un homme vous cuisine un dîner chez lui, qu'il beurre vos tartines le matin parce qu'il voit que vous êtes trop fatiguée ce jour-là, qu'il vous regarde tendrement dans le miroir pendant que vous vous brossez les dents, et qu'il vous présente à la plupart de ses amis, cela devrait être des preuves qu'il est bien avec vous et qu'il a envie d'aller plus loin. Non? Dans un monde parfait, un homme qui fait tout cela ne serait pas sensé vous dire, quelques jours plus tard, qu'il ne sait toujours pas s'il a envie de continuer avec vous ou s'il préfère redevenir célibataire et ne plus rien vous devoir. Non?

Selon ma vision à moi, il n'y a plus rien de sacré aujourd'hui. On rencontre quelqu'un en soirée, on l'embrasse, on le ramène chez soi, on passe la nuit ensemble, et on essaye de simuler un début de relation durant les semaines suivantes, de faire fonctionner une alliance qui n'aurait jamais dû se faire, sauf par l'entremise du hasard. Avant de se rendre compte qu'on n'a rien à faire l'un avec l'autre, de stopper les contacts. Et de recommencer quelques jours plus tard avec quelqu'un d'autre.
Ce n'est pas comme ça que je veux faire les choses. Je veux plus de temps pour apprendre à connaître quelqu'un, plus de respect et d'honnêteté, plus de magie et de beaux sentiments, plus de sacré dans les petits événements qui précèdent le premier baiser, la "première fois" avec une personne, moins de promesses en l'air, moins de faux plans…

Le souci, c'est que les hommes qui sont finalement les plus honnêtes, romantiques et prêts à s'investir dans une relation avec quelqu'un sont aussi ceux qui ne nous plaisent pas. Et c'est là que la perspective du jeu s'inverse, et que l'on passe du statut de victime trahie par un homme à celui de bourreau égoïste. Dans un monde parfait, nous pourrions rencontrer un mec insensible et égoïste, nous faire souffrir quelques semaines avec lui, puis comprendre que nous n'avons plus envie d'être traitées comme ça, et réaliser que l'autre mec, celui qui nous court après depuis des mois, avec qui nous passons des supers moments sans forcément éprouver du désir pour lui, c'est finalement celui-là qui nous rendrait heureuses et qui nous donnerait le bonheur qu'on mérite. Dans un monde parfait, nos coeurs brisés par des handicapés du sentiment accepteraient de partir en cure de remise en forme dans une relation avec un mec gentil, qui veut nous aimer. Dans un monde parfait, tout serait vraiment parfait.

Alors dans tout cet imbroglio d'attentes, de sentiments, de points de vue, où est la justice naturelle? Celle qui mettra sur notre route la personne qui nous correspondra, la perle rare qui acceptera nos défauts comme nous accepterons les siens, et qui aura envie d'aller dans la même direction que nous, au même moment et au même rythme?

5 commentaires:

  1. Dans notre monde il n y a pas de place pour l' effort. L' article précédent de fin mai, ça m' a fais penser aux roses. Aimer une Rose c' est l’aimer avec ses épines car sont elles qui nous permettent de les tenir avec précaution, avec délicatesse, avec attention. Enfin...je crois
    blog.urban-rings.com

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    1. Je trouve la métaphore de la rose très belle, et en effet, c'est la question que je me pose en ce moment : jusqu'à quel point les défauts des autres doivent être des "forces" qui nous aident à mieux les aimer? Quand une personne ne semble pas faite pour nous sur des bases rationnelles, mais qu'on l'apprécie vraiment et qu'on a un coup de coeur pour elle, est-ce qu'il faut persévérer? Ou laisser tomber tout de suite, en sachant que ses défauts ne changeront jamais et qu'ils seront toujours incompatibles avec nous-même? Faut-il investir et faire des efforts pour une relation même si elle commence avec beaucoup de points négatifs? Ou faut-il abandonner, devant tant de difficultés qui ne présagent que des difficultés plus tard?

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  2. La relation la plus serieuse que j'ai euE! ;)

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  3. @1000i : Ahah, oui je sais, je fais la faute à chaque fois :) On m'a transmis le message! toujours aussi surprenant de voir à quelle vitesse vous lisez mes articles, cher(chère) 1000i

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  4. Vous êtes d'une naïveté absolue en ce qui concerne votre approche de la relation homme / femme. Relation sentimentale j'entends. Votre futur couple ne se construira pas en quelques mois / semaines. La relation débute par une période très passionnelle, et vous noterez donc beaucoup d'attentions de le part de votre conjoint. Ensuite c'est plus rationnel, alors les questions se posent et ça peut parfois clasher ou avancer mais pour cela il faut concéder (des deux côtés évidemment).

    L'idée que vous vous faites des hommes n'est pas forcément juste. Le mâle ne montre que rarement ses sentiments mais ce n'est pas pour cela qu'il en est dépourvu. D'après mes expériences, un homme aime ou n'aime pas, alors qu'une femme quantifie son amour. L'un est plus émotif que l'autre (et non pas sensible).

    Bref, ne vous arrêtez pas à l'image que l'homme renvoi et peut être remettez vous en question (car vous êtes peut être à l'origine du problème). Bcp de peut-être mais je ne peux me permettre de vous juger sur ce point.

    Enfin, je suis assez d'accord sur le reste :)

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