vendredi 6 avril 2012

Once upon a friday night in Paris

Le week-end dernier, j'ai dormi 9 heures en totalité. 9 heures, c'est ce que mon corps me réclame d'habitude pour une seule nuit. Autant dire que je ne faisais pas bonne figure le dimanche soir à 21h, en me traînant vers mon lit. Pourtant, malgré la fatigue physique, ma tête était remplie des moments géniaux que je venais de vivre au cours de ces dernières 48 heures.
J'avais l'impression d'être revenue à l'époque du début de mes études (de mes 20 ans quoi!). Vous savez, les belles années où l'on pouvait boire de l'alcool en grande quantité, se coucher sans enlever son jean, dormir d'un sommeil de plomb, se lever le lendemain avec une légère fatigue au niveau des yeux, et repartir gaiement pour la prochaine soirée (qui avait lieu le soir-même en général). C'était aussi l'époque de l'insouciance, des bons délires entre potes, des découvertes de ce que la vie peut nous offrir de mieux. L'époque où l'on était un peu débile, car encore trop jeune. Celle où l'on pouvait encore sécher le cours du lundi matin, avant d'avoir un boulot et des jours de congés à poser.

 
Tout ce que j'ai vécu de moche l'année passée - trahison, mauvaises rencontres, mauvais choix, désillusion - m'ayant rendue fragile et désillusionnée, je crois que j'avais perdu l'habitude du plaisir à vivre, simplement vivre, sans se poser de questions.
Ma reconstruction s'était appuyée sur des activités de loisirs basiques et une façon assez simpliste d'être heureuse : lire un roman sur la pelouse des Tuileries, aller courir au parc Monceau, me faire un ciné à l'UGC Cours Saint-Emilion, visiter une expo au Musée du Jeu de Paume, ou encore dépenser mon fric Rue de Rivoli. Mais c'était toujours pratiqué sous une forme de contrôle, toujours cette obsession du contrôle du temps : “Ne surtout pas avoir un temps mort dans le week-end pour ne surtout pas penser à tout le reste, tout ce que je veux oublier!” Prévoir, organiser, meubler, consommer.

Bizarrement, le week-end dernier, je ne m'attendais à rien. Au contraire, je pensais passer deux jours un peu tristes, dans le genre "j'étais en vacances les deux dernières semaines, et je le serai la semaine prochaine, c'est donc le seul week-end que je passe à Paris en un mois, j'ai des millions de choses à régler, des centaines de gens à voir, et je suis certaine que je ne vais pas en profiter correctement".

Et puis, l'impensable s'est produit. J'ai rencontré quelqu'un. Bon, je n'ai pas rencontré l'amour de ma vie, je n'ai pas non plus vu Jésus. Mais j'ai mis un terme à ma période d'abstinence sentimentale et physique que je respectais depuis quelques semaines, suite à une overdose d'histoires merdiques.

Bref, vous connaissez la chanson. Vous avez tous un ou une amie qui vous a présenté son pote célibataire, vous l'avez trouvé charmant, drôle, bon danseur. Et puis en plein milieu d'un pas de salsa sur la piste de danse, vous vous êtes laissée embrasser. Vous avez peut-être même pris un taxi ensemble pour revenir à votre appartement, qui sait?…
Toujours est-il que, quand le jour se lève sur votre appartement jonché de vêtements et de paires de chaussures, que l'alcool bu la veille se rappelle à votre bon souvenir sous la forme d'un mal de tête nauséeux, et que les souvenirs de la soirée ont du mal à revenir… C'est là que les problèmes commencent! Et les questions aussi.
"Comment je dois agir avec ce jeune homme allongé à côté de moi, maintenant que la fièvre de la soirée est passée? Je la joue tendre, ou légère, ou carrément froide? Je lui propose un café? Je m'habille avant qu'il ne se réveille?… Comment il s'appelle déjà?!".
Ah, les joies de la "gêne du lendemain"! C'est un peu le test fatal pour savoir si un vulgaire plan cul d'un soir va pouvoir évoluer vers une relation un peu plus suivie. Et il ne faut pas se louper sur l'ambiance qu'on instaure à ce moment précis, surtout si le mec en question nous plaît. Personnellement, j'ai opté pour le café, que j'ai préparé pendant que Monsieur s'habillait dans la chambre. Partager une tasse de café, c'est convivial, ça réveille, et ça laisse le temps de discuter un peu, en attendant que ça refroidisse.
Quelques petites boutades, tandis qu'il regarde les photos qui sont affichées sur mes murs, et, ô surprise, nous avons le même humour. C'est déjà ça! Je réalise aussi qu'il a de la mémoire (contrairement aux hommes en général qui ne se rappellent jamais de rien), car il me remémore des choses que j'ai dites ou faites la veille. Incroyable!
Mais, fidèle à mes bonnes résolutions de ne plus m'emballer pour un mec au premier regard ni développer des plans sur la comète, je reste cool. Quand il remet sa veste et qu'il s'apprête à partir, il m'embrasse sur la bouche (en général, on n'embrasse pas un plan cul d'un soir sur la bouche le lendemain matin, si?). Et sur le pas de ma porte, il me demande mon numéro de téléphone.

Là, vous vous demandez : "Et depuis ce dernier baiser sur le pas de la porte samedi dernier…?”. Et bien oui, je l'ai revu.
Et je peux vous dire que des mini-papillons ont commencé à apparaître au niveau de mon ventre.
Mais ça doit être dû au printemps...

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