Je discutais avec une de mes amies l'autre jour, dans un
café parisien rue des Pyramides, à propos de notre perception des enfants (de NOS futurs enfants, oserais-je dire). Mon amie Amélie est casée depuis bientôt sept ans avec son copain et ils ont surmonté ensemble des épreuves comme la séparation géographique, la fin des études, la recherche d'un emploi. Après avoir emménagé dans le même appartement, il est tout naturel qu'ils en viennent à parler de nouveaux projets d'avenir. Et si le sujet du mariage est quelque chose qu'elle envisage avec sérénité et évidence, elle m'a semblé un peu moins sûre concernant les enfants.
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Je ne connais rien aux enfants! Je ne sais même pas à quel âge ils sont sensés savoir marcher ou parler" m'a-t-elle dit en reposant sa tasse de thé sur la table.
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Et moi, j'ai l'impression que les enfants ne m'aiment pas. Je ne sais jamais comment agir avec eux, ils m'impressionnent, ils me tétanisent même!" lui ai-je répondu.
Tout en nous rassurant mutuellement sur le fait que ni elle ni moi ne nous sentions douées du fameux instinct maternel, elle a rajouté quelque chose qui m'a interpellé. Sa plus grande peur, m'a-t-elle dit, c'est de se lasser de ses enfant au bout de quelques années et de se sentir prisonnière d'obligations familiales sans pouvoir retrouver sa vie de femme. En y réfléchissant intérieurement, j'ai réalisé que mon inquiétude concernant mes futurs
potentiels enfants porte plutôt sur le fait de rater leur éducation et de ne pas savoir poser les bonnes limites, ni trop laxistes ni trop sévères. Par exemple, saurai-je interdire à ma fille de se maquiller pendant son adolescence sans qu'elle finisse par me détester? Saurai-je attendre le moment propice pour acheter un téléphone portable à mon fils? Comment gérer les comptes Facebook, les premières relations amoureuses? Et puis surtout, comment supporter les conflits avec mes enfants, le jugement qu'ils porteront sur moi, alors que j'ai déjà du mal avec le jugement des inconnus dans la rue?