mardi 22 mai 2012

My friends are my life jacket

Depuis que j'ai décidé d'écouter les conseils de mes ami(e)s, ma vie a complètement changé. En bien. Je crois que ce fut ma première bonne résolution prise en 2012. Arrêter de négliger leur aide, arrêter d'avancer à l'aveugle dans ma vie qui était déjà partie un peu trop en vrille. Tenter de voir si ma chance ne tournerait pas si je décidais de faire davantage confiance à leurs avis qu'à mon intuition.

Avant cette décision, j'étais "insupportable", aux dires d'Ambre. En effet, je passais un temps considérable à raconter les rebondissements de ma vie affective aux différentes personnes en qui j'avais confiance. A Solenne devant un cocktail au bar Le Diable des Lombards, à Amélie pendant un dîner dans un restaurant de la rive gauche, à Ambre au détour d'un couloir de mon ancienne agence de pub, à Clarisse devant un verre de Sauvignon sur la terrasse du Yuppies Café. Chaque déballage donnait lieu à des avis et des conseils de leur part, parfois différents selon le caractère de la personne que j'avais en face, mais parfois aussi unanimes, ne me laissant pas beaucoup de marge de manoeuvre. Pourtant, je les appliquais rarement, voire jamais, préférant n'en faire qu'à ma tête, quitte à me planter lamentablement comme souvent.
Je me rappelle de l'automne 2011, l'époque où je suis devenue la maîtresse de Mister Draper, sa "partenaire sexuelle régulière", souvent plusieurs fois par semaine en sortant du boulot, avant qu'il n'aille retrouver sa copine et leur petite vie établie. Je savais que j'agissais mal, que j'aurais dû arrêter cette relation destructrice et déviante. En tout cas, c'est ce qu'Ambre me répétait chaque matin, devant la machine à café du boulot, quand je lui relatais ma soirée de la veille.
"Cette situation est mauvaise pour toi, il n'a pas le droit de te traiter comme un loisir diurne sans s'impliquer davantage, et il n'a pas le droit de tromper sa copine comme ça avec autant d'impunité. Tout ce qu'il te raconte pour t'amadouer, toutes ses belles promesses, toutes les fois où il te relance… Il ne faut plus que tu le crois, car il ne le mérite pas. Je ne suis même pas sûre qu'il y croit lui-même."
J'avais beau savoir qu'elle avait raison, écouter jusqu'au bout son avis, je n'arrivais pas à m'empêcher d'agir en solo dès qu'elle avait le dos tourné, en relançant Mister Draper pour un déjeuner en tête à tête ou un verre chez moi, en croyant ses paroles et lui cherchant des excuses atténuantes, en continuant d'éprouver des sentiments pour lui. En résumé, faire exactement l'inverse de ce qu'Ambre m'avait conseillé, allant même jusqu'à lui mentir et lui cacher certains rendez-vous avec Mister Draper.
Au final, j'ai réussi à sortir de cette spirale d'infidélité et de folie dans laquelle je m'étais épanouie, suivant avec beaucoup de retard les conseils de mes proches. Je crois que j'avais juste besoin de tester l'étendue de mes limites, de ma patience, de ma souffrance, avant de m'en échapper en l'ayant décidé par moi-même. Mais devant les dégâts causés sur mon ego, ma confiance envers les hommes et ma vision générale des relations de couple, j'ai réalisé que j'avais peut-être repoussé les limites trop loin cette fois-ci. Et que suivre les conseils de mes copines aurait été plus judicieux.

Alors, depuis cet hiver, je suis devenue une nouvelle personne. Une personne qui fait confiance aux avis des autres, qui les réclame et les suit au maximum. Peut-être un peu trop d'ailleurs… Je commence à me demander si je ne suis pas tombée dans le travers inverse, avec ce réflexe un peu trop enfantin de contacter mes copines, le trio Ambre-Clarisse-Malvina en particulier, à chaque micro-événement de ma vie.
"Je viens de recevoir un texto de ce mec que j'ai rencontré vendredi soir au Corcoran's. Il me propose d'aller boire un verre après le boulot demain. Qu'est-ce que je lui réponds pour ne pas avoir l'air trop disponible mais pour ne pas qu'il croit que je n'ai pas envie de le revoir?"
"Ambre, est-ce que j'ai le droit de recontacter ce mec avec qui j'étais brièvement sortie en janvier?… Mais si, tu sais, il m'avait invitée au Kong, j'avais passé une soirée mémorable, mais plus tard ça n'avait pas vraiment collé entre nous. Si je lui propose un petit dîner "catch up" en semaine, ça reste neutre non?"

Voilà en gros comment j'en suis venue à ne plus pouvoir me passer de mes copines. Si cela existait, je crois que je prendrais un genre d'abonnement illimité Assistance Conseil Dépannage 24h/24, et elles se feraient un paquet de fric! En tout cas, pour l'instant, cette situation me convient et me rassure. Car je n'ai plus l'impression d'être seule et sans défense face aux aléas et dangers de la vie de célibataire que je mène. Elles sont comme un matelas amortisseur en cas de choc, pour éviter de me briser en mille morceaux sur le sol. Ce matelas a d'ailleurs récemment servi, remplissant son rôle avec brillo. Je ne les remercierai jamais assez de ce qu'elles m'apportent depuis quelques mois. Et j'espère vraiment ne pas outrepasser leur générosité. Mais je me dis que si c'est le cas, elles me le diront. Et dans ce cas, je suivrai leur conseil!

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